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Les écosystèmes aquatiques, ces puissants puits de carbone à préserver absolument

L’on sait déjà que les forêts forment de formidables puits de carbone qu’il faut absolument préserver pour maintenir un air respirable sur Terre. Ce que l’on sait moins, c’est qu’une part substantielle des émissions de CO2 ne sont pas stockées en Amazonie ou dans le Bassin du Congo… mais par des écosystèmes aquatiques ! C’est ce qu’on appelle le « carbone bleu ».

Peu connus du grand public, les écosystèmes dits de “carbone bleu” sont de puissants puits de carbone pour la planète. Le terme englobe plusieurs espèces de plantes aquatiques qui, par effet de photosynthèse, emprisonnent les émissions de gaz à effet de serre dans leurs racines.

Herbiers marins, mangroves, marais salants… Ces écosystèmes aquatiques, communément appelés “carbone bleu”, jouent un rôle clé dans la capture des émissions de gaz à effet de serre. Selon des estimations de l’UNESCO, ils présentent moins de 1% des fonds marins. Ils contribuent à plus de 50% du stockage d’émissions de CO2 dans les océans (soit plus que les forêts tropicales) et comptent parmi les puits de carbone “les plus puissants de la biosphère”.

Océans et forêts, les deux plus grands puits de carbone de la planète…

Véritables poumons de la planète, les océans sont des écosystèmes précieux dans la lutte contre les changements climatiques, au même titre que les forêts. focus sur les nombreuses similarités entre ces deux plus grands puits de carbone de la planète.

Un premier point commun de taille caractérise les océans et les forêts. Ces écosystèmes abritent tous deux une biodiversité impressionnante. Dans les “forêts bleues”, on compte pas moins de 280 000 espèces. Celles-ci jouent un rôle crucial dans la régulation du climat. Certaines d’entre elles sont capables d’enfouir le carbone en profondeur. C’est notamment le cas du zooplancton qui se nourrit du carbone absorbé par le phytoplancton. Il y a encore les herbiers de Posidonies capables d’absorber jusqu’à 10% des émissions de gaz à effet de serre. Les forêts représentent également un immense réservoir de biodiversité : elles abritent près de 50 000 espèces.

Indispensables dans la lutte contre le réchauffement climatique, les océans absorbent près de 30% des émissions annuelles de carbone. Un chiffre impressionnant qui fait de ces écosystèmes l’un des plus grands alliés de la planète dans la lutte contre le réchauffement climatique. La capacité des océans à absorber les émissions de CO2 provient en majorité du phytoplancton, qui assure un rôle de photosynthèse. Un procédé très similaire à celui des arbres, ce qui vaut d’ailleurs aux océans le surnom de “forêts bleues”.

Plus grand puits de carbone de la planète avec les océans, les forêts peuvent, elles aussi, absorber des quantités impressionnantes. La masse de CO2 qu’un arbre est capable d’engloutir est comprise entre 10 kg et 50 kg par an, en fonction de son âge, de sa taille et de sa zone de plantation.

Début 2024, le Japon est devenu le premier pays à inclure le carbone séquestré par les algues marines dans son inventaire national des émissions, prévu par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Selon des chiffres récemment relayés par le journal Japan Times, “les écosystèmes à carbone bleu auraient séquestré 0,03 % des émissions annuelles du Japon jusqu’en mars 2023”.

Des écosystèmes menacés par la crise climatique…

Mais ces écosystèmes sont, à l’instar des autres puits de carbone de la planète, menacés par la crise climatique. Selon un rapport publié en mai par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), plus de 50% des forêts de mangroves côtières dans le monde risquent de disparaître d’ici à 2050. Les principales menaces qui pèsent sur elles sont les activités humaines et les dérèglements climatiques qui en découlent : déforestation, pollution, construction de barrages, élévation du niveau de la mer, fréquence accrue des tempêtes violentes…

Selon les estimations de UICN, le changement climatique menace un tiers des écosystèmes de mangroves étudiés. Parmi elles, près de 20 % sont considérées à « haut risque », « en danger » ou en « danger critique d’extinction », ce qui indique que ces zones sont gravement menacées d’.

Et les voyants sont loin d’être au vert. D’après une étude parue ce jeudi 8 juin par Earth System Science Data, le réchauffement s’accroît à un rythme sans précédent de plus de 0,2 °C par décennie.

De nombreux programmes pour protéger ces précieux écosystèmes de carbone bleu…

Pour protéger ces précieux écosystèmes de carbone bleu, plusieurs programmes sont déployés à travers le monde. C’est notamment le cas du projet Repic lancé en 2019 par le collectif français de biologistes marins Andromède Océanologie et qui vise à protéger les posidonies de la mer Méditerranée. Ou encore du “Blue Carbon Initative“, un programme mondial visant à atténuer le changement climatique par la restauration et l’utilisation durable des écosystèmes côtiers et marins.

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