La préservation des forêts congolaises vient d’amorcer un nouveau virage. En effet, ce lundi 14 octobre 2024, l’Auditorium du Fleuve Congo Hôtel de Kinshasa a abrité la cérémonie officielle du lancement du Programme d’Investissement pour la Forêt et la Restauration des Savanes (PIFORES).
Présidée par la Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement et Développement Durable, Mme Eve Bazaiba, cette manifestation a été rehaussée de la présence de de deux responsables de la Banque mondiale. Il s’agit de Mme Victoria Kwakwa, Vice-Présidente pour la région Afrique de l’Est et Australe et de Mme Anna Bjerde, Directrice Générale des Opérations.
PIFORES, un Programme financé à hauteur de 300 millions de dollars
Pour tout dire, le PIFORES est un Programme du Gouvernement congolais financé à hauteur de 300 millions de dollars par la Banque mondiale. Celui-ci s’inscrit dans le cadre du Partenariat Pays 2022-2026. D’une durée de sept ans, il sera exécuté dans les provinces suivantes : Kinshasa, Kongo Central, Kwilu, Kasaï, Kasaï- Oriental, Kasaï Central et Lomami.
Pour ce qui est de l’objectif, le PIFORES vise l’amélioration de la gestion des paysages forestiers ainsi que le renforcement des moyens de subsistance des communautés locales. Pour cela, il a cinq composantes. Il y a d’abord l’amélioration de la gouvernance pour la gestion des ressources naturelles des zones ciblées. Vient ensuite le développement des chaînes de valeur agroforestières pour la gestion durable des paysages. Il y a encore le développement d’une chaîne de valeur durable pour l’énergie et la cuisson efficace. Il y a en outre le financement climatique basé sur les résultats ainsi que la mise en œuvre du Projet.
Le PIFORES est une réponse de la RDC face au changement climatique
Dans son discours de circonstance, la Ministre de l’environnement a rappelé l’engagement de la RDC dans la lutte contre le changement climatique et la préservation de ses forêts.
“Ce programme est une réponse concrète aux engagements de la RDC dans la lutte contre le changement climatique. Il va nous permettre de renforcer notre gouvernance forestière et de promouvoir des activités économiques durables. Il nous permettra de préserver notre patrimoine naturel tout en améliorant le bien-être de nos populations”, a déclaré la ministre Eve Bazaiba.
Eve Bazaiba a ajouté que le projet soutiendra un nouveau Plan national d’adaptation. Ce dernier est appelé à donner priorité à la résilience climatique dans les écosystèmes forestiers. Il en est de même pour le secteur de la biodiversité et de l’agriculture.
La Banque mondiale fière de soutenir la RDC
Prenant la parole, la Directrice générale des opérations de la Banque mondiale a souligné l’importance de la RDC dans la lutte mondiale contre le changement climatique. A ce sujet, elle a rappelé les nombreux projets déjà soutenus par la Banque mondiale, notamment dans le domaine de la conservation des forêts et de la transition énergétique.
“La RDC dispose d’un immense potentiel en matière de développement durable. La Banque mondiale est fière de soutenir le pays dans cette voie (…) Il faut essayer d’arrêter la déforestation. Mettre un terme à la déforestation pourrait aider à garder le peu de forêt qui reste. Le second axe c’est la reforestation durable. Nous devons investir dans une reforestation durable des sols dégradés. Ceci permettra de réduire la pression exercée sur les forêts naturelles. J’enjoins toutes les parties prenantes de travailler la main dans la main pour faire en sorte que ce projet soit un franc succès”, a déclaré Anna Bjerde.
Un motif de satisfaction pour les communautés autochtones
Présent également à cette cérémonie de lancement du PIFORES, le Coordonnateur du GTCR-R et représentant de la Société Civile environnementale, M. Guy Kajemba a exprimé la satisfaction des communautés locales et des populations autochtones.
Bénéficiaires de ce projet, les populations locales voient à travers le PIFORES, la reconnaissance par l’Etat congolais et la Banque mondiale des efforts consentis pour protéger la forêt. A ce titre, elles réitèrent leur engagement à participer et accompagner la mise en œuvre des activités du PIFORES.