Le journalisme environnemental a longtemps été considéré comme une spécialité de seconde zone. En effet, dans la hiérarchie de l’information, les questions liées à l’environnement ont souvent été reléguées au second plan. Et pourtant, les questions liées au changement climatique, aux risques de catastrophes naturelles et autres sont autant de sujets qui méritent d’être analysés et relayés. Pendant tout ce temps, les journalistes spécialisés dans ces questions ont longtemps été perçus comme des militants ayant une vision idéalisée du monde.
Face aux enjeux liés au changement climatique et à la dégradation de l’écosystème, il serait nécessaire de placer les problématiques environnementales au cœur des préoccupations. Le journalisme environnemental est plus nécessaire que jamais. Et, l’Université Bilingue du Congo (UBC), basé à Bukavu, l’a compris.
L’UNESCO, marraine du journalisme environnemental en Afrique…
Dans le cadre d’un projet destiné à l’amélioration de l’enseignement du journalisme en Afrique, l’UNESCO a entrepris de renforcer les capacités des enseignants. C’est ainsi que des étudiants, des journalistes et des formateurs en journalisme ont bénéficié de projets lancés dans 10 écoles de journalisme en Afrique. Axés notamment sur le journalisme environnemental, ces projets ont été implémentés en République Démocratique du Congo, en Éthiopie, au Maroc, au Kenya, au Malawi, au Cameroun, en Namibie, en Afrique du Sud et en Eswatini.
L’Université Bilingue du Congo de Bukavu présent au rendez-vous…
Au niveau de la République Démocratique du Congo, le journalisme environnemental est désormais inscrit au programme de l’UBC-Bukavu. En effet, outre les interventions de formation et les cours de courte durée, cette institution a développé une boîte à outils pour les reportages sur les communautés indigènes. Il faut ajouter aussi un manuel pour les journalistes environnementaux.
“Nous avons grandement bénéficié de cette intervention de l’UNESCO. Le projet a permis le renforcement des capacités des étudiants et des journalistes pour mieux rendre compte de l’environnement et de la crise climatique”, a déclaré Moïse Bakundukize du département de journalisme de l’Université Bilingue du Congo.
Un manuel pédagogique sur le journalisme environnemental…
Après avoir participé à un atelier de renforcement des capacités sur le journalisme environnemental, des professionnels des médias et des étudiants ont produit plusieurs articles d’information sur l’environnement. Ces articles ont été relayés par diffèrent médias, y compris la radio locale RADIO MAMA. Il faut noter que l’UBC-Bukavu a établi un partenariat avec cette radio locale pour une couverture médiatique hebdomadaire sur l’environnement. En définitive, cette exposition médiatique a considérablement sensibilisé les populations locales et stimulé les débats sur les questions environnementales en RDC.
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Dans le cadre de ce programme, le département de journalisme a organisé des visites sur le terrain. C’est le cas notamment au niveau de la décharge de Kabare. Là, les étudiants ont été sensibilisés aux risques sanitaires causés par les glissements de terrain et les fumées toxiques.
S’appuyant sur des échanges entre experts et étudiants, le département de journalisme a élaboré un manuel pédagogique sur le journalisme environnemental adapté au contexte de la RDC. Ce manuel est disponible en français et en anglais. Il faut ajouter également qu’un centre de recherche en journalisme environnemental a été créé.
En définitive…
Pour mémoire, le projet de l’UNESCO a permis de développer des critères d’excellence pour l’enseignement du journalisme. Cela a été rendu possible grâce à des consultations régionales avec plus de 100 éducateurs et formateurs en journalisme d’Afrique. Ces critères permettent aux écoles de journalisme d’identifier les éléments qui peuvent être améliorés. Les critères peuvent être téléchargés ici.
Que vive le journalisme environnemental.