A six ans de l’atteinte des Objectifs de Développement Durables 2030, la planification familiale reste encore un débat mondial. Chaque année, des millions de femmes dans le monde tombent enceintes de manière non désirée. Et pourtant, se protéger des grossesses non désirées devrait être un droit pour toutes les femmes de la terre. Malgré tout, la contraception reste encore aujourd’hui un sujet tabou.

Le 26 septembre de chaque année, le monde célèbre la Journée mondiale de la contraception. Celle-ci est un moment crucial pour rappeler l’importance de la planification familiale. Depuis son instauration en 2007, cette journée permet de sensibiliser le public aux différents moyens de contraception et d’encourager chacun à faire des choix éclairés pour sa santé reproductive.

Pour ce de la thématique, cette année la journée est placée sous le thème : “Un choix pour tout le monde”. Celui-ci met en lumière le droit de chaque individu à décider du nombre d’enfants qu’il souhaite avoir. A ce sujet, il est essentiel de garantir l’accès à l’information et aux services de contraception à tous.

Un avenir à construire : parlons planification familiale…

Lancée il y a 17 ans, la Journée mondiale de la contraception est une campagne internationale d’information et de sensibilisation pour tous. Dans le cas d’espèce, les jeunes doivent être informés et éduqués sur la sexualité et la contraception. Cela leur permettra de prendre des décisions responsables en matière de planification familiale. A cet effet, un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) révèle une proportion importante de rapports non protégés chez les jeunes sexuellement actifs.

Comme dit précédemment, le thème de cette année est “Un choix pour tous, la liberté de planifier, le pouvoir de choisir”. Pour ce qui est de la RDC, le thème national est “Choisir librement de planifier ses naissances, pouvoir pour tous les hommes et femmes en RDC”. A cette occasion, les Ong ABEF-ND et ASSA–ASBL (organisation regroupant les populations autochtones), ont entrepris des actions de sensibilisation pour les femmes, jeunes filles adolescentes autochtones. Il s’agit de leur offrir les différentes méthodes de planification familiale.

Des méthodes de planification familiale pour les femmes autochtones…

Pour la cause, l’ABEF-ND s’est associée avec ASSA–ASBL pour sensibiliser et offrir les différentes méthodes de planification familiale aux femmes, jeunes filles adolescentes autochtones. Dans un premier temps, ABEF-ND a organisé une campagne de sensibilisation et d’offre des services de planification familiale (PF) dans les zones de santé de KINSESO et de la NSELE.

Dans ce cadre, l’Association pour le Bien-Etre Familial, Naissances Désirables organise, du 26 septembre au 1^er octobre 2024, une campagne de sensibilisation et d’offre de service. Appuyée par l’UNFPA, cette campagne se déroule à travers les Distributeurs à Base Communautaire et les prestataires cliniques.

RDC : des taux de la prévalence contraceptive parmi les plus faibles en Afrique et dans le monde…

La République Démocratique du Congo affiche des taux de la prévalence contraceptive moderne parmi les plus faibles en Afrique et dans le monde. Selon les résultats de l’EDS 2023-2024, il s’élève à 19% pour toutes les femmes en union soit 11% pour les méthodes modernes et 8% pour les méthodes traditionnelles. Les résultats de l’EDS-RDC III, 2023–24 montrent que la demande totale en planification familiale est évaluée à 51 %. Parmi elles, 19 % ont des besoins satisfaits en planification familiale, tandis que 32 % ont des besoins non satisfaits.

Les femmes autochtones au centre des préoccupations…

Dans le but d’accélérer l’accès à la planification familiale, la RDC a élaboré son plan stratégique de planification familiale 2021-2025, avec un regard sur 2030. Celui-ci prévoit de renforcer l’utilisation de service de planification familiale dans les formations sanitaires et au niveau communautaires en intégrant des nouvelles méthodes. Parmi ces approches, notons l’institutionnalisation de la célébration de la Journée mondiale de la contraception à travers toute l’étendue du pays.

Lire aussi : Qu’est-ce que les Objectifs de développement durable ?

Dans ce cadre, l’accès au service et à l’utilisation des méthodes de la planification familiale contribuent à la fois à la maitrise du taux de natalité et au ralentissement de la croissance démographique. L’accroissement de l’utilisation des services de la planification familiale aura pour effets : la réduction du taux de natalité maternelle et infantile, l’accroissement du taux de scolarisation surtout chez les jeunes filles, adolescentes et femmes autochtones pygmées, l’autonomisation des femmes autochtones pygmées, l’amélioration des capacités intellectuelles et d’investissement ainsi que le développement socio-économique.

Thérèse Tshishiku