La COP28 s’était achevée sur une victoire pour les acteurs de la transition climatique. Effectivement, ce sommet avait accouché d’un accord sur la nécessité de “s’éloigner des énergies fossiles”. Cependant, les controverses restent vives sur la présence des représentants des énergies fossiles. A la COP29, les ONG dénoncent la présence en masse et l’influence des lobbyistes des énergies fossiles. De plus, ces ONG relèvent que ces négociations se tiennent encore dans un grand pays producteur de pétrole.
COP29 : présence controversée des intérêts liés aux énergies fossiles
Comme l’an dernier, une coalition de 450 ONG a compté le nombre de lobbyistes des énergies fossiles accrédités à la COP29. Ils en estiment le nombre à 1.773, selon cette coalition nommée “Virons les gros pollueurs” (Kick Big Polluters OutKBPO).
En fait, quel que soit le nombre, la présence des intérêts liés au pétrole, gaz et charbon aux COP est depuis longtemps une source de controverse. L’année dernière, désignation du dirigeant de la société pétrolière des Émirats arabes unis, à la présidence de la COP28, avait suscité de vives critiques.
Cette année, la COP29 se tient en Azerbaïdjan, un pays assis sur des réserves d’hydrocarbures. Ironie du sort, le président Ilham Aliyev a qualifié cette ressource de “cadeau de Dieu“. En plus, le président de la conférence, Moukhtar Babaïev, est un ancien cadre de la compagnie pétrolière nationale.
Montée des narratifs climatosceptiques
En réalité, les lobbystes fossiles dans les COP sont toujours parmi les plus nombreux. Et la COP29 ne fait pas exception. En tout, 2773 patrons pétro-gaziers sont présents. Selon le rapport présenté par l’ASBL InfluenceMap, à la COP29, les acteurs des énergies fossiles déploient de nouveaux narratifs visant à bloquer la transition énergétique.
En définitive, le rapport de InfluenceMap montre que le lobbying des acteurs des énergies fossiles se fait de plus en plus actif. Pour cela, l’enjeu consiste à orienter les choix en matière de politique climatique.
Des débats difficiles émaillent le sommet climatique de Bakou
“Le pétrole est un don de Dieu” . Ces mots prononcés par le président azerbaïdjanais le 12 novembre en séance plénière à la COP29 illustrent bien les débats difficiles qui émaillent le sommet climatique sur la question des énergies fossiles.
Les conclusions du rapport de InfluenceMap montrent que les industriels des énergies fossiles distillent une nouvelle forme de climatoscepticisme. En somme, la démarche vise à décrédibiliser la sortie des énergies fossiles pourtant essentielle pour la transition climatique.
La COP29 marquée par des positions incompatibles avec les orientations du GIEC
Le rapport d’InfluenceMap montre également l’incompatibilité des discours de lobbying avec les orientations du GIEC. En effet, les derniers rapports du GIEC rappellent que la réduction de la production d’énergies fossiles est un levier essentiel pour l’atteinte des objectifs climatiques.
Ainsi, les interventions des lobbystes fossiles visent à influencer les négociations internationales. De plus, ces discours contribuent à “compromettre les objectifs climatiques mondiaux. Ils accélèrent ensuite le rythme de l’augmentation de la température mondiale. Enfin, ceux-ci augmentent la probabilité d’impacts climatiques graves.”
En définitive…
Notons que les nouvelles règles de l’ONU permettent aux observateurs de scruter plus facilement la présence de lobbyistes. Depuis la COP28 les participants doivent déclarer des informations sur leur employeur et leurs relations avec l’entité qui demande une accréditation pour eux.