Pour construire leurs pales d’éolienne, les principaux fabricants semblent s’être appuyés pendant des années sur des sources de bois de balsa. C’est ce que révèle une enquête de l’Agence d’investigation environnementale, une ONG basée aux États-Unis.

À l’occasion de la COP16, l’Agence d’investigation environnementale révèle que les grands fabricants d’éolienne sont liés à la déforestation en Équateur et au Pérou. En effet, pour construire les pales des éoliennes, les fabricants utilisent du balsa. C’est un bois particulièrement léger et résistant, originaire d’Amérique latine.

L’industrie de l’éolienne met la forêt vierge sous pression

Selon l’ONG américaine, il a été largement rapporté que des équipes de bûcherons se sont invitées dans les parcs nationaux et les territoires indigènes protégés de l’Amazonie équatorienne. C’est le cas notamment dans la réserve de biosphère Yasuní de l’UNESCO. De plus, cette réserve est d’une superficie de 2,7 millions d’hectares.

Bref, l’Équateur produit 90 % du balsa dans le monde. Pour cela, le pays exporte 56 000 tonnes de ce bois tropical chaque année. Finalement, la majorité est achetée par plusieurs gros fabricants d’éoliennes. Ceux-ci sont basés en Chine ou aux États-Unis.

La production éolienne provoque une véritable ruée sur le balsa sauvage

Pour l’EIA, les plantations existantes ne suffisent plus face à la demande qui explose. Résultat : une ruée sur le balsa sauvage des forêts vierges et de nouvelles plantations avec, au passage, la destruction de la forêt vierge.

« La surexploitation du balsa a eu des répercussions environnementales, sociales et économiques en Équateur, avec parfois des actions en justice », explique l’Agence d’investigation environnementale (EIA).

Notons que le balsa est originaire des Amériques. A cet effet, il est connu pour ses qualités incroyablement légères, durables et résistantes. Ainsi, ceci le rend particulièrement recherché comme matériau de base pour les pales d’éolienne. Cependant, la fabrication d’un noyau de pale en balsa nécessite le mélange de bois provenant d’arbres matures (4 à 6 ans) avec celui d’arbres plus jeunes. Cela permet d’obtenir le mélange critique de densité de bois moyenne requis par les fabricants de pales.

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L’énergie n’est propre que dans la mesure où sa chaîne d’approvisionnement l’est

La ruée sur le balsa a même dépassé les frontières équatoriennes, jusqu’au Pérou. Le tout aux dépens de l’incroyable biodiversité de ces forêts et des peuples autochtones qui y vivent.

« Toutes les parties concernées, dont les États-Unis et la Chine, en tant que leaders mondiaux sur l’éolien, devraient travailler ensemble à assainir toute la chaîne d’approvisionnement », souligne l’Agence d’investigation environnementale.

Les avantages que nous procurent les énergies propres ne devraient pas se faire au détriment de dégradations environnementales dans les pays du Sud.

La transition vers les énergies renouvelables est essentielle pour faire face à la crise climatique, mais l’énergie n’est propre que dans la mesure où sa chaîne d’approvisionnement l’est, conclut  le responsable Asie de l’EIA.

A suivre…