La République démocratique du Congo (RDC) vient de réaliser une avancée historique dans la lutte contre le paludisme. Depuis le 31 octobre 2024, les autorités sanitaires ont introduit le vaccin antipaludique R21 dans le programme national de vaccination.
Aujourd’hui, les première doses du vaccin antipaludique ont été administrées à des enfants, âgés d’au moins 6 mois, à Mbanza-Ngungu, province du Kongo-central. Selon l’OMS, la RDC devient le 15e pays africain à proposer la vaccination contre le paludisme. Notons qu’avec près de 25 000 morts en 2023, le paludisme reste une priorité de santé publique pour les autorités congolaises.
Paludisme : campagne de vaccination inédite
Les premiers vaccins ont été administrés à des enfants en République démocratique du Congo, pays où cette maladie cause des dizaines de milliers de morts par an, indique un communiqué de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Du coup, la campagne lancée à Mbanza-Ngungu marque l’introduction du vaccin antipaludique dans le programme de vaccination de routine en RDC. En somme, cette première phase de vaccination consiste en un schéma de quatre doses.
Il est à noter que a reçu 693 500 doses du vaccin R21. Ainsi, la première phase cible 173 375 enfants dans les 31 zones sanitaires que compte le Kongo central. En effet, ces vaccins sont administrés en quatre doses dès l’âge de six mois. En conséquence, ces vaccins préviennent plus de la moitié des cas.
Le paludisme, un fléau pour la RDC et l’Afrique
Il sied de noter que le paludisme est l’une des maladies les plus mortelles en Afrique. Selon l’OMS, la RDC et le Nigeria représentent à eux seuls 40 % des cas mondiaux. De plus, l’infection touche particulièrement les enfants de moins de cinq ans. En d’autres termes, cette population, extrêmement vulnérable, représente entre 50 % et 70 % des décès liés au paludisme en RDC.
Egalement appelé malaria, le paludisme est une maladie transmise à l’être humain par les piqûres de moustiques. En un mot, elle tue plus de 600.000 personnes chaque année, dont 95% en Afrique, selon l’OMS.
Mais le vaccin seul ne suffit pas
Dans son plan de lutte contre le paludisme pour la période 2024-2028, la RDC vise à protéger 80% des populations à risque. Pour cela, les mesures passent notamment par la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide. Il y a également l’extension des traitements préventifs à l’intention des femmes enceintes et des nourrissons. A cela, il faut ajouter l’assainissement de l’environnement et la lutte antivectorielle, signale le document.
L’introduction du vaccin antipaludique comme mesure majeure de prévention représente une avancée extraordinaire pour la RDC dans la lutte contre le paludisme, a déclaré Dr Boureima Hama Sambo. (…) En mettant en place toutes ces approches combinées et efficaces, nous pouvons protéger les communautés de la RDC contre les maladies transmises par les moustiques », a-t-il ajouté.
Notons qu’en novembre 2023, la RDC avait également introduit la chimioprévention du paludisme pérenne dans quatre zones de santé pilotes. Il s’agit de Boko Kivulu, Kisantu, Kwilu Ngongo et Mbanza-Ngungu. Ainsi, ces efforts ont renforcé la stratégie de lutte contre le paludisme.