Le plomb est un métal toxique naturellement présent dans l’écorce terrestre. La généralisation de son usage a entraîné une importante contamination de l’environnement et de graves problèmes de santé publique dans le monde entier. Pourtant, la pollution au plomb est un fléau que l’on peut vaincre. C’est une condition indispensable pour permettre aux enfants d’apprendre, de grandir et de s’épanouir. En combattant la pollution au plomb, nous agissons pour le développement.
Selon une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet Planetary Health, 5,5 millions d’adultes sont morts dans le monde en 2019 en raison de maladies cardio-vasculaires provoquées par l’exposition au plomb. Une cause qui représente 30 % de l’ensemble des décès liés à des pathologies cardio-vasculaires et qui frappe principalement les pays à faible ou moyen revenu (90 %).
► Les activités de manufacture et de recyclage, sources de contamination
Il est à noter que l’exploitation minière, les activités de manufacture et de recyclage sont autant de sources importantes de contamination. Par exemple, à Madagascar, plusieurs opérations de contrôle ont révélé que les marmites et autres ustensiles en aluminium provenant de fonderies artisanales contiennent des taux de plomb supérieurs aux limites légales.
En outre, les analyses ont démontré que la libération de cette substance dans les aliments était entre 3 et 4600 fois supérieures à la limite autorisée. Ces ustensiles pourraient ainsi favoriser une intoxication, ce qui peut avoir des effets sur le système nerveux, notamment chez les enfants avec des retards du développement mental. En conséquence, la vente des ustensiles en aluminium en provenance de fonderies artisanales de Madagascar est suspendue.
► Le plomb est un mal invisible, mais présent partout
Le plomb est un mal invisible, mais présent partout autour de nous. La contamination au plomb a des conséquences néfastes considérables sur la santé des adultes. Elle les expose aux maladies cardiovasculaires. Cette contamination a aussi des répercussions durables sur le développement du cerveau des enfants. Ce fléau se manifeste par des pertes de quotient intellectuel (QI) et de capacités d’apprentissage qui risquent d’amputer de plus de 11 % les revenus de toute une vie active.
- L’exposition au plomb peut affecter plusieurs systèmes de l’organisme. Celle-ci est particulièrement nocive pour les jeunes enfants et les femmes en âge de procréer.
- Le plomb se diffuse vers le cerveau, le foie, les reins et les os. Il est stocké dans les dents et les os, où il peut s’accumuler au fil du temps. Pour évaluer l’exposition humaine, on mesure la concentration de plomb dans le sang.
- Ce métal présent dans les os passe dans le sang pendant la grossesse. Le fœtus y est donc exposé au cours de son développement.
- Il n’existe pas de seuil au-dessous duquel l’exposition au plomb n’aurait pas d’effets nocifs.
- Les effets néfastes de l’exposition au plomb sur la santé sont tout à fait évitables.
► Il est possible d’éliminer la pollution au plomb
Bonne nouvelle : il est possible d’éliminer la pollution au plomb. Cependant, cela passe par des partenariats et des actions résolues. En ce qui la concerne, la communauté internationale a déjà mené avec succès des combats similaires. C’est le cas avec l’élimination du plomb dans l’essence ou encore celle des substances appauvrissant la couche d’ozone. Il s’agit notamment des chlorofluorocarbones présents dans les réfrigérants et les aérosols.
Entretemps, l’USAID et l’UNICEF ont lancé une dynamique pour un Partenariat pour un avenir sans plomb. Ce partenariat public-privé mondial vise à mettre fin à l’intoxication chez les enfants dans les pays à revenu faible et intermédiaire. La Banque mondiale y participe.
► Amener les populations à adopter des alternatives plus saines.
En travaillant ensemble, nous pouvons réduire considérablement les décès prématurés causés par les maladies cardiovasculaires dues au plomb, explique la Banque mondiale.
Ainsi, la Banque mondiale est déterminée à contribuer à la mise en œuvre de solutions. A cet effet, il faudra investir davantage et renforcer les réglementations. Il sera surtout question de favoriser les changements de comportement pour amener les populations à adopter des alternatives plus saines.
► Des mesures concrètes
En termes de mesures, la Banque mondiale entend soutenir les efforts de dépistage. Cet axe consiste à mesurer les concentrations de ce métal. Il s’agit d’identifier les zones les plus exposées.
Le deuxième axe est celui de la dépollution. Cela consiste à cibler les sources de pollution. Enfin, la Banque mondiale appuie les efforts de prévention. Cela consiste à aider les pouvoirs publics à élaborer des politiques et à adopter des normes.