Avec près de 15 millions d’habitants, la ville de Kinshasa produit autour de 10 000 tonnes de déchets par jour. Ceux-ci sont en majorité constitués d’ordures ménagères ainsi que des déchets biomédicaux et industriels. Il se fait malheureusement que les kinois se débrouillent comme ils peuvent pour se débarrasser de leurs immondices. Ils les jettent dans les caniveaux, les ravins, sur les places publiques abandonnées, dans les marécages ou les cours d’eau. Par manque d’une bonne politique de gestion des déchets, la ville de Kinshasa ressemble à une vaste poubelle.
Un tour dans les centres de santé amène à constater que les principales maladies courantes sont celles “des mains sales” et le paludisme (malaria). Il se fait que ces maladies sont du reste dues en grande partie à l’insalubrité, consécutive à l’omniprésence des immondices dans la ville. A cause d’une mauvaise gestion des déchets, l’anophèle femelle (moustique responsable du paludisme) trouve dans ce milieu malsain un cadre où elle peut se développer. Outre les maladies qu’ils occasionnent, les déchets laissés à l’abandon polluent les cours d’eau et l’atmosphère en dégageant des odeurs nauséabondes et des fumées nocives à la santé.
Face à l’absence criante d’une bonne politique de gestion des déchets, l’Eglise catholique donne de la voix. Désormais, il va falloir compter avec elle dans la promotion d’environnement sain.
Là où il y a des déchets, Dieu n’est pas présent…
“La Conférence Episcopale Nationale du Congo va mutualiser les efforts avec tous les partenaires concernés par la lutte contre la pollution”, déclarait Mlle Jeanne-Marie ABANDA NJEKOLI, Secrétaire Exécutive de la Commission épiscopale des ressources naturelles (CERN-CENCO). La Secrétaire Exécutive l’a dit en marge d’un atelier sur la qualité de l’air qui a eu lieu le samedi 7 septembre 2024, au Centre Interdiocésain.
Sur le plan opérationnel, l’Eglise catholique procèdera par la création des sites de traitement des déchets. Pour ce faire, les communautés ecclésiales vivantes (CEV) seront mises à profit dans la gestion des déchets. (…) “Là où il y a des déchets, Dieu n’est pas présent (…), a martelé Mlle Jeanne-Marie ABANDA NJEKOLI.
Devant la gravité de la dégradation de l’environnement, la CENCO a un plan. Celui-ci consiste à sensibiliser les congolais pour une meilleure prise de conscience. “Nous devons nous mettre ensemble pour bien nous mobiliser autour de l’environnement”, a expliqué la Secrétaire Exécutive de la CERN-CENCO.
Dans cette perspective, la Secrétaire Exécutive de la CERN-CENCO a déroulé une liste de 16 journées mondiales dédiées à la l’environnement qui feront désormais l’objet d’une mobilisation particulière au niveau de l’Eglise. L’intervenante a cité notamment les journées internationales de la flore et de la faune (03 mars), des forêts (21 mars), de l’eau (22 mars), de l’agriculture (25 mars). A propos de la journée de l’agriculture, Mlle Jeanne-Marie ABANDA NJEKOLI n’a pas manqué de relever que celle-ci coïncide avec la période du carême catholique.
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Notons que tout ceci a été fait dans le cadre de la Journée Internationale de l’air pur pour des ciels bleus. “Les ciels seront vraiment bleus si nous ne polluons pas”, a conclu la Secrétaire Exécutive de la CERN-CENCO. Comme quoi, la bonne gestion des déchets s’impose.
A suivre…
C’est ce qui devrait se faire dans toutes les écoles et églises pour arriver à un changement de mentalité conséquent. Néanmoins, les églises nous enseignent comment vivre avec Dieu au ciel mais pas terre. Nous sommes un peuple distrait tout simplement.