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RDC : La Couverture Santé Universelle est une priorité nationale

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Le 12 décembre de chaque année, les personnes qui défendent la couverture santé universelle prennent la parole pour sensibiliser le public au sort de millions de personnes qui n’ont toujours pas accès à des services de santé, pour mettre en avant les progrès accomplis dans ce domaine et pour lancer un appel aux dirigeants internationaux, afin que ceux-ci investissent davantage dans le secteur de la santé. L’objectif est de parvenir à une couverture santé universelle d’ici 2030. Lors de la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la CSU en 2019, les pays ont réaffirmé que la santé était à la fois une condition préalable, un résultat et un indicateur du développement durable dans ses dimensions sociale, économique et environnementale.

Au niveau de la RDC, depuis 2019, le Président Félix Tshisekedi a décrété  la Couverture Santé Universelle “priorité nationale”. A cet effet, un Conseil national de la CSU (CNCSU), directement rattaché à la présidence, a été formé en 2021 avec pour première mission de faire un état des lieux des 519 zones de santé de ce pays grand comme quatre fois la France.

Couverture Santé Universelle priorité nationale…

La couverture sanitaire universelle (CSU) signifie que chaque personne peut avoir recours aux services de santé dont elle a besoin, où et quand elle en a besoin, sans être exposée à des difficultés financières. Cela concerne l’ensemble des services de santé essentiels tout au long de la vie, de la promotion de la santé à la prévention, au traitement, à la réadaptation et aux soins palliatifs.

Pour assurer la prestation de ces services, il faut des personnels de santé et d’aide à la personne qui possèdent une combinaison optimale de compétences à tous les niveaux du système de santé, qui soient répartis équitablement, à qui il est apporté un soutien adéquat avec un accès à des produits de qualité garantie et dont les conditions de travail sont décentes.

En protégeant les gens des conséquences financières du paiement des services de santé à leur charge, on réduit le risque qu’ils sombrent dans la pauvreté lorsque des services et traitements dont ils ont besoin les forcent à dépenser les économies de toute une vie, à vendre leurs biens ou à emprunter, détruisant ainsi leur avenir et celui de leurs enfants. Selon l’OMS, En 2019, les dépenses de santé à la charge des patients ont fait sombrer 344 millions de personnes dans l’extrême pauvreté et 1,3 milliard dans la pauvreté relative.

“Conscient que la santé est un des droits fondamentaux des congolais, j’en ai fait l’un des principaux piliers de mon action à la tête de l’Etat. Ma vision est que tout congolais ait accès à tous les soins et services de santé de base dont il a besoin, sans encourir une ruine financière ou économique. Dans cette marche vers la couverture santé universelle en RDC, j’ai instruit les services concernés d’avoir un intérêt particulier sur les services et les soins de santé au bénéfice du couple mère-enfant”, déclarait le Président de la République, le 22 Juillet 2019, lors du forum national sur la vaccination et l’éradication de la poliomyélite.

Des progrès palpables accomplis…

Le train de la CSU est effectivement en marche. Depuis 2019, la RDC dispose d’une feuille de route intitulée Plan Stratégique National pour la Couverture Santé Universelle. Des feuilles de route sont élaborées au niveau national et de chacune de 26 provinces pour cadrer et assurer le suivi de la mise en œuvre de ce plan. Les objectifs s’articulent autour de l’accroissement de la couverture en services de santé essentiels de qualité (de 41,5% à 60%) et la réduction de 40% du niveau des dépenses catastrophiques liées aux soins.

Dès 2022, le dispositif de mise en œuvre de la CSU a fait l’objet de cinq décrets du Premier ministre. Le plan de bataille repose sur cinq instances axées sur une meilleure régulation de la CSU, le financement de la demande et de
l’offre, la digitalisation de l’ensemble du système CSU ainsi que sur la santé publique et la recherche. Pour cela, cinq établissements sont créés, à savoir :

  1. L’Autorité de Régulation et de Contrôle de la Couverture Santé Universelle, ARC- CSU en sigle ;
  2. Le Fonds de Solidarité de la Santé, FSS en sigle ;
  3. Le Fonds de Promotion de la Santé, FPS en sigle ;
  4. Institut National de Santé Publique, INSP en sigle ;
  5. L’Agence Nationale d’Ingénierie Clinique et du Numérique de la Santé ANICNS en sigle.

Si le Fonds de Solidarité de Santé (FSS) a pour objet de mobiliser les financements de la couverture santé universelle et de gérer les fonds destinés au paiement des prestations de santé, le Fonds de Promotion de la Santé (FPS) est créé pour offrir au public du crédit pour assurer un système de couverture santé universelle fondé sur les principes d’équité, d’assurance qualité des soins, de protection financière pour tous et de solidarité nationale.

L’Autorité de Régulation et Contrôle de la Couverture Santé Universelle (ARC-CSU) est, pour sa part, établie pour contrôler et réguler la mise en œuvre du Paquet de soins de la Couverture Santé Universelle. Elle a la charge d’accréditer les établissements de santé, ainsi que tous les acteurs jouant un rôle essentiel dans ce vaste système de santé. L’Agence nationale d’ingénierie clinique, de l’information et d’informatique de santé (ANICIIS) a pour mission le développement de l’informatique de santé en République démocratique du Congo.

Et le processus se poursuit inexorablement…

Le gouvernement continue à mettre en œuvre la couverture santé universelle en vue de garantir l’accès aux soins pour tous, en commençant par la gratuité des accouchements, en instaurant un régime de santé obligatoire pour tous les citoyens et en renforçant les services de santé publique. L’enjeu reste l’augmentation de l’espérance de vie du congolais. Il s’agit donc de :

– Étendre la CSU à l’assurance maladie de certaines catégories de la population (enseignants, militaires, policiers, invalides de guerre et de la police et retraités) ;

– Étendre la gratuité des accouchements et les soins aux nouveau-nés dans toutes les provinces ;

– Poursuivre la réfection et l’équipement des hôpitaux généraux de référence des chefs-lieux des provinces ;

– Élaborer et signer le décret favorisant l’opérationnalisation du système national d’approvisionnement en médicaments à travers l’Autorité Congolaise de Réglementation pharmaceutique et mettre en place l’Agence Nationale d’Approvisionnement en Médicaments pour l’optimisation de la distribution des médicaments aux établissements des soins et dépôts pharmaceutiques.

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